Le temps des bourricotspar salahelayoubi |
C’est
le temps des grandes manœuvres. L’heure est à la mystification et aux
manipulations des deux côtés de la frontière maroco-algérienne ou
algéro-marocaine. C’est selon. Je n’ai aucune préférence. Pour moi qui
n’ait pour seule patrie que la Liberté et l’Amour de mon prochain, je
m’en contrefiche souverainement et pour tout vous dire,
républicainement. Le Makhzen honni et le FLN pourri ne sont que les
deux mamelles d’un même despotisme et les deux faces d’une même pièce
saligaude qu’on nous sert depuis des décennies. Il n’y a que les atours
qui changent: A l’est, médailles en toc, casquette à visière, front bas et gros bides.
A
l’ouest, toujours gros bide, front de primate, jellaba et babouches.
Sans oublier les paillettes qui vont avec, histoire de faire oublier la
crasse qui squatte le cerveau.
Ce
préambule pour vous dire que ça cogite ferme dans le bulbe de nos «
amis » pour camoufler leurs méfaits et exorciser ou faire oublier ce
qui-va-leur-arriver-tôt-ou- tard. Les deux frères ennemis, comme ils
disent, font semblant de se tirer les cheveux qu’ils ont bien crépus,
comme l’alfa. Ils font mine de s’étriper avec des lames en toc, de se
regarder, en chien de faïence, par-dessus les murs, les barbelés et les
fossés, mais se font risettes, mamours et papouilles bien baveuses en
se donnant du khouya par en-dessous.
A
Rabat, on ne drague plus tellement les bouseux du Golfe, depuis qu’on
s’est retiré, la queue basse et peu fier de la boucherie du Yémen, les
mains et la jellaba ensanglantées. Et comme la nature a horreur du vide,
on entreprend assidûment l’Oncle Sam, des fois qu’il prendrait au
locataire de la Maison Blanche, l’envie de dégommer l’Alaoui de service.
On baratine sérieusement le yankee. On s’y efforce, on s’applique, tout
comme la ménagère qui enfile soigneusement son fil dans le chat de
l’aiguille, en tirant la langue. On ratisse large, à plus savoir quoi
donner, à l’homme à la mèche jaune et rebelle, en échange d’une caresse
sur le museau. Alors on lui commande des «Tu-tues», blindés et
d’autres qui volent, vous savez les « couptires » qu’on paiera
inchallah, à crédit. On lui fourgue même quelques arpents de terre
caillouteuse pour une base militaire.
Avant,
mais ça c’était avant, on missionnait des prostipéripatétiputes dès
lors qu’on manquait d’artiche, d’oseille, d’avoine pour payer ses
fonctionnaires ou encore dès qu’il y avait du grabuge ou de la friture
sur la ligne. Elles allaient soulager les braguettes de vieux
gras-du-bides, du côté de « Coït-city » ou encore d’«Abu Dabe». Des
fossiles dont popol refuse obstinément de faire, ne serait-ce qu’un bref
coucou aux demoiselles de déshonneur. On avait même organisé, un temps,
des ponts aériens et des centaines d’hectares gratos, pour que ces
vieillards indignes au bouc et à la tignasse passés au cirage noir et
aux sandales crasseuses, pointure 56, puissent venir cuisser impunément
et à domicile, puceaux et pucelles, moyennant pétrodollars.
Tout
ça ramenait bien évidemment du flouss au bercail et faisait un chouya
baisser la tension entre les capitales. Mais depuis, les tagines aux
pruneaux et la chatte brune ne font plus recette. Avec la chute du mur,
les puterelles platines, épis de blé ou rouquines et les putaires au
regard bleu azur ou vert émeraude, ont définitivement supplanté les
brunes arbies, au grand bonheur des chèques en blanc et en turban. Du
coup, les bouseux ont troqué le couscous contre le goulash et échangé la
cupidité et l’opportunisme maghrébins contre la vénalité et la
con-cul-pisse-anse slaves. Ce faisant, ils s’épargnent désormais, les
redoutables gri-gris et escobarderies enseignées dans les écoles du
Makhzen et même dans les familles où toute morale a disparu et où
l’argent a tout remplacé même l’honneur. Finies, les marocouenneries,
les maroconneries et autres « Qoualebs », les suppositoires, ainsi
nommés parce que tu ne les sens que lorsqu’on te les a glissés profond.
A
Alger, ce n’est guère mieux. « L’gaz » et « l’pitrole » comme ils
disent là-bas, ne valent plus lourd. Alors on se dit qu’on est mal
barrés avec tous ces Hiraks qui attendent derrière la lourde, le
déconfinement, pour revenir à la charge et exiger leur quote-part de
drahems, de travail, de santé, d’écoles, d’universités et tout et tout
et qui ne rêvent que d’en découdre avec la hogra. Tout comme chez
l’autre bghal, le bourricot à gauche, en descendant l’escalier.
Tiens
? Mais bon sang mais c’est bien sûr ! C’est le même Hirak, les mêmes
têtes, les mêmes garçons et filles. Les mêmes peuples magnifiques,
assoiffés de liberté, de dignité, de justice, d’amour et de tout ce qui
fait l’humain bordel ! Mêmes revendications, mêmes désespoirs et mêmes
méthodes raffinées de le faire savoir et de manifester. Sans heurts,
sans haine et sans violence. En face, dans le camp qui a bu la honte
jusqu’à la lie et avalé le calice, on déploie les mêmes méthodes que
le bourricot d’à-côté. Même pourriture, bac moins quinze. Mêmes milices,
mêmes voyous ratés. Et des casques, des visières, des boucliers, des
armes, des protège-couilles, des gare-tibias, des lacrymos des balles.
«caouatchou», par milliers.
Des
deux côtés de “la frontière qu’un esprit lumineux a surnommé “ les
« zouj bghals », les deux bourricots”, on fourbit ses armes et on
prépare un déconfinement façon harissa et moutarde forte. D’ici qu’on
nous concocte une escarmouche pour faire oublier que d’un côté de la
frontière comme de l’autre, tout n’est plus que honte et disgrâce et que
l’heure est aux voleurs et aux grands criminels.
Il
est venu le temps des bourricots et des ânes. Mais comme un clin d’œil
complice aux deux pauvres peuples, l’histoire a choisi pour régner au
Palais El Mouradia un locdu dont le seul nom est une insulte et comme
locataire des Sablons, celui dont le seul titre est une offense à
l’Islam.
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