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samedi 21 novembre 2020

Sahara occidental: "l'immobilisme diplomatique risque d'avoir du sang sur les mains" S

12 novembre 2020
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Sahara occidental: "l'immobilisme diplomatique risque d'avoir du sang sur les mains"

PARIS - L'immobilisme diplomatique à l'encontre du Sahara occidental "risque d'avoir du sang sur les mains", a mis en garde jeudi, le député français de Seine maritime, Jean-Paul Lecoq, relevant que le soutien français au Maroc est "la clef de voûte de cet immobilisme".

Dans une lettre adressée au ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, le membre de la commission des Affaires étrangères et président du groupe d’étude sur le Sahara occidental, M. Lecoq a soutenu que "la France doit enfin prendre son indépendance sur cette question et mesurer que la situation est explosive" au Sahara occidental occupé, notamment dans la région d'El-Guerguerat.

Depuis plus de trois semaines, des Sahraouis civils (hommes et femmes) représentant notamment des associations de jeunesse, des femmes, des travailleurs, d’organisations de défense des droits de l’Homme et plusieurs ONG opérant dans le domaine socioculturel, observent des sit-in à différents endroits le long du mur de sable érigé par l'occupant marocain. Ils manifestent pour exiger notamment la fermeture définitive de la brèche illégale d'El-Guerguerat dans l'extrême sud-ouest du Sahara occidental.

"Faites en sorte que le Conseil de Sécurité fasse pression sur le Maroc et sur la Minurso pour organiser un référendum d’autodétermination au plus vite. Ainsi, la Paix pourra être envisagée, et restaurée", a lancé M. Lecoq. "Si la France n'agit pas, votre gouvernement se rendra coupable de le guerre qui pourrait advenir", a-t-il mis en garde.

"Si cette possible guerre n'est souhaitée par personne au Sahara occidental, tout porte à croire que l’on s'en rapproche", a-t-il appelé.

Il a rappelé, dans sa lettre, que "les Sahraouis avaient tenté d'attirer l'attention de la diplomatie internationale il y a dix ans en installant un campement pacifique à Gdeim Izik pour demander de meilleures conditions de vie et pour que le référendum d’autodétermination soit enfin mis en lace".

"La police et l’armée marocaines ont démantelé ce campement par la force, et ont emprisonné des dizaines de personnes", a-t-il encore rappelé.

 

Un immobilisme qui favorise l'occupation

 

Face à l'immobilisme qui dure depuis trente ans et injustices redoublées depuis le démantèlement du camp de Gdeim Izik il y a dix ans, le peuple sahraoui a décidé de manifester dans tout le Sahara occidental depuis octobre 2020 pour réclamer du changement à la Minurso, et, au-delà, à la communauté internationale.

"Le Président de la République arabe sahraouie démocratique, Brahim Ghali, n'a pas exclu d’ailleurs une réédition du mouvement de Gdeim Izik à Guerguerat en précisant que si les forces militaires et policières marocaines agissent comme à Gdelim izik", ce sera "un retour à la guerre", a soutenu le parlementaire français.

Il a indiqué dans sa missive que dès 2001, le Front Polisario avait pourtant demandé à l'ONU de refermer cette brèche illégale ouverte par le Maroc. "Cela avait été validé par le Secrétaire général de l'époque, mais n'avait pas été suivi d'effet sur le terrain", a-t-il regretté.

"Encore une preuve de l'immobilisme de la diplomatie onusienne à l'encontre du Sahara occidental. Cet immobilisme qui favorise le statu quo et donc le Maroc puisque, utilisant la politique du fait accompli, le Maroc a fini par élargir cette brèche et en a fait au fil des années une route commerciale entre la Mauritanie et le Maroc, passant par le Sahara occidental occupé", a-t-il encore dénoncé.

Ainsi, souligne M. Lecoq, depuis une semaine, "des Sahraouis continuent leurs manifestations pacifiques devant cette brèche pour rappeler qu'il n'y a toujours pas d'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies depuis la démission de Horst Kohler en début d'année, pour dire que personne n'a fait fermer la brèche de Guerguerat ouverte pourtant en 1997, et que la Minurso n'organise toujours pas le référendum d'autodétermination prévu, lui, en 1991".

"Deux choses sont réclamées depuis trente ans sans que rien ne se passe : l'observation du respect des droits de l’Homme au sein des statuts de la Minurso, et surtout, l'absence d’un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui comme promis dans le cessez-le-feu de 1991, et raison d'être de la Minurso", a conclu M. Lecoq.


 

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