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lundi 4 janvier 2021

Sahara Occidental Maroc : L’ambassadeur Omar Hilale, plus espion qu’ambassadeur

Dans une correspondance adressée par l’ambassadeur du Maroc à Genève, en date du 22 janvier 2012, l’ambassadeur marocain en Suisse informe sa tutelle, le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, avoir «appris que le Département des opérations de maintien de la paix (DPKO) et le Département des affaires politiques (DPA) ont déjà commencé la préparation du prochain rapport du SG de l’ONU au Conseil de sécurité sur le Sahara marocain.

Dans cette perspective, ils ont instruit la Minurso de demander aux deux Représentants du Haut conseil aux réfugiés (DPA), à El Aaiun et à Tindouf, de préparer des éléments à insérer dans ledit rapport». Parallèlement, la direction Mena a informé le DPKO et le DPA que seule la contribution préparée, validée et adressée directement par le siège du HCR, à New York, fera foi.

«La démarche de la Direction Mena vise à éviter que la contribution des deux Représentants du HCR à El Aaiun et Tindouf ne soit modifiée par la Minurso ou par la représentation du HCR à New York et ce, afin d’éviter toutes éventuelles tensions avec le Maroc», est-il ajouté dans ce document. «A cet égard, notre « ami » au HCR m’a confié que la contribution du HCR sera factuelle et sera discutée, en off, avec cette Mission avant sa transmission à New York», écrit encore l’ambassadeur du Maroc à Genève.

En utilisant le terme «ami», cet ambassadeur reconnaît la partialité de la personne à laquelle il fait allusion, en faveur de son pays dans le but de poursuivre la colonisation du Sahara occidental. Cette personne est Anders Kompass, un fonctionnaire suédois, directeur des opérations de terrain au haut commissariat de l’Organisation des Nations unies pour les droits humains. Il a été manipulé par le Maroc pour éviter une enquête sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental.

Le Maroc espionne le HCR

L’ambassadeur marocain à Genève, plus espion qu’ambassadeur d’ailleurs, ajoute dans cette correspondance adressée à sa tutelle, qu’«à la lumière de ce qui précède, il est fort probable que la même démarche aurait été effectuée par le DPA auprès du Haut-commissariat aux droits de l’homme (HCDH). C’est pourquoi, j’ai prévu un déjeuner de travail, demain, avec mon ami au HCDH, le responsable des opérations sur le terrain», est-il rappelé.

Il a également fait part d’une tentative marocaine d’«acheter» une responsable de cette institution onusienne au profit de son pays. «Dans ce contexte, je voudrais rappeler l’impératif de transférer le reliquat de 250 000 dollars, au titre de la contribution du Maroc au Budget du HCDH, pour 2011 et dont la Haut Commissaire a exprimé à deux reprises son souhait de le recevoir (mes fax).

Ainsi, l’argent semble être le premier levier de persuasion utilisé par Rabat pour convaincre les hauts fonctionnaires à ne pas regarder de près la situation au Sahara occidental et de défendre les positions marocaines auprès du SG de l’ONU. Appui financier, fuites d’informations sensibles, pressions et manipulations ont été les armes favorites du Maroc pour éviter de se faire épingler sur cette question,

Ce transfert aidera à rendre Mme Pillay plus attentive à nos préoccupations au sujet du contenu de la contribution de son Bureau au prochain rapport du SG de l’ONU sur le Sahara», écrit, effectivement, le même ambassadeur dans cette correspondance.

Les scandales de l’ambassadeur ont été commentés par le magazine américain Forein Policy dont l’un des thèmes centraux est les affaires étrangères. The Guardian n’a pas manqué d’en parler dans un long article dans lequel est évoqué un rapport de l’ONU accusant le gouvernement marocain d’avoir intercepté des communications des Nations unies et utilisé des “tactiques contraires à l’éthique” dans une opération du genre “château de cartes”.

Sous pression de la France, l’ONU a tourné le regard sur les actions « contraires à l’éthique » du diplomate marocain qui n’a pas hésité à l’accepter en tant que représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies et président de la Troisième Commission (questions sociales, culturelles et humanitaires).


 

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