Palestine chérie,
Je ne te connais pas mais je t’aime.
Je t’aime d’un amour inconnu.
Je t’aime autant que j’aime les forêts et les rivières du monde, je t’aime aussi fort que l’immensité des océans.
Et voilà que maintenant je te pleure mon aimée, je pleure ta fin que je sens si proche. Je pleure tes enfants disparus, ces visages d’hommes et de femmes s’estompant, comme balayés par les vents du désert.
Je ne te connaitrai sans doute jamais, mais je pleure tes souffrances et ta lente agonie. Je crie à l’ignominie !
Je vois les fils d’Abraham se haïr et se maudire. Et je te vois Palestine, trembler et défaillir, avalée et engloutie par les monstres.
Ils ne sont pas Golem mais monstres tout de même ; je les vois dans leurs costumes donnant l’ordre à leurs soldats de vous faire disparaitre par le feu et par la faim.
Le quatrième Empire a bâti ses fondations en terre d’Israël et les képis ont été remplacés par les kipas.
Un jour, si rien n'est fait, notre terre sera orpheline de la Palestine disparue, les nouvelles cartes seront dessinées, les nouvelles frontières tracées, à l'intérieur desquelles, une absence douloureuse nous rappellera notre inertie.
Mon cœur bat pour l’opprimé et l’indigent, mes larmes coulent pour le plus faible et ma colère gronde contre le silence de ce monde, qui assiste les bras ballants à l’extinction d’un peuple.
Faut-il être sourd pour ne pas entendre les hurlements des bombes qui frappent, le rugissement des soldats, le chaos de la guerre, les gémissements et les pleurs ?
Quel sortilège nous empêche de sauver un peuple en détresse ? Avons-nous été pétrifiés par quelque mauvais génie pour ne point agir ainsi ?
Les palestiniens sont comme les icebergs, ils disparaissent lentement devant le monde entier.
Un peuple qui disparait emporte avec lui un bout d'histoire de la terre.
Un peuple qui disparait emporte avec lui ses racines, son passé mais aussi son avenir et nous porterons pour toujours l’incommensurable poids de la honte.
Jérôme Garnier
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