Blog du Réseau de solidarité avec les peuples du Maroc, du Sahara occidental et d'ailleurs(RSPMSOA), créé en février 2009 à l'initiative de Solidarité Maroc 05, AZLS et Tlaxcala
Des centaines de sinistrés du séisme dans les provinces d’Al Haouz ont
participé à une manifestation devant le Parlement, exigeant une révision
du mode de répartition de l’aide royale allouée à la reconstruction des
habitations détruites. Les manifestants ont exigé la création d’un
comité indépendant pour traiter le dossier de soutien et garantir la
transparence dans la distribution de l’aide. Les personnes touchées ont
dénoncé les manipulations et les violations dans le versement de l’aide,
car beaucoup d’entre elles ont été exclues des bénéfices, malgré la
destruction de leurs maisons.
Lors de l’adoption du
« Pacte pour une migration sûre, ordonnée et régulière », à Marrakech le 10 décembre dernier, plusieurs pays ont
refusé de signer, tandis que les droites extrêmes –européennes notamment-
criaient au laxisme et alertaient sur la déferlante migratoire que ne
manquerait pas de susciter un tel pacte. A croire qu’aucun d’entre eux n’avait
lu le texte. Pourtant dès le titre, la perspective est donnée : ordre, régulation, sécurité. On est
bien loin des recommandations du Rapport mondial sur le développement humain,
présenté par le PNUD en 2009, traitant de la question migratoire :
« Lever les barrières : mobilité et développement humain ».
S’ils avaient vraiment lu le texte, ils auraient pu appréhender la vision
frileuse, protectionniste, sécuritaire et utilitariste d’un pacte qui se
positionne résolument du côté des gouvernements et des intérêts qu’ils
défendent, plutôt que de celui des personnes et des peuples. Le préambule de la
Charte des Nations unies commence pourtant par cette formule : Nous,
peuples des Nations Unies… Les Etats l’auraient-ils oublié ?
C’est en tous cas sur cette base que se fonde la critique que nous faisons
de ce pacte,déjà promis avant même d’être ratifié à n’avoir qu’un impact
limité, car il est non contraignant sur le plan juridique, et il réaffirme le
droit souverain des États de déterminer leur politique migratoire nationale et
régir les migrations relevant de leur juridiction comme ils l’entendent. Autant
dire que le Pacte renonce à l’affirmation de valeurs et principes forts, qui
ont toujours été les fondements des textes internationaux portés par les
Nations Unies, et auxquels tous les Etats du monde entier sont astreints de se
conformer, dans le strict respect des droits humains.
§. Le pacte ne fait aucune référence à la liberté
de circulation des personnes et au droit pour toute personne de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un
Etat et de quitter tout pays, y
compris le sien, et de revenir dans son pays. (l’article 13 de la Déclaration universelle des droits humains).Il est par ailleurs muet sur
l’érection des murs, barrières, dispositifs de surveillance et de répression
qui freinent ou anéantissent l’exercice de ce droit.
Mes Dounia Alamat – d.alamat@vergauwen-avocats.be ; 00.32.484.65.13.74 - et Christophe Marchand – cm@juscogens.be
Affaire Luk VERVAET : L'état belge condamné, mais pas ses pratiques contre la liberté d'expression
Après huit ans et demi de lutte
judiciaire pour voir reconnaître la faute de l’Etat belge, qui lui avait
interdit d’entrer en prison où il enseignait le néerlandais, le verdict
est enfin tombé dans l’affaire VERVAET.
Dans un arrêt du 20 décembre 2018, la
Cour d’appel de Bruxelles reconnaît que l’État belge a bien commis une
faute dans cette affaire. Il a en effet systématiquement refusé
d’entendre Luk VERVAET pour lui permettre de s’exprimer et de se
défendre relativement aux comportements qu’on lui reprochait.
Ces comportements, Luk VERVAET les a ignorés jusqu’après avoir perdu son emploi.
Dans le cours d’une des multiples
procédures introduites pour tenter de sauvegarder ses libertés
fondamentales, il avait finalement appris que la sûreté de l’Etat avait
rédigé une note.
Dans celle-ci, cet organe de
surveillance avait relevé une série d’activités militantes de Monsieur
VERVAET - membre du Comité pour la liberté d’expression et
d’association, fondateur d’un parti politique, proche du PTB, critique
de l’extradition de N. TRABELSI et de l’enfermement de B. KYMIONGUR) -
non violentes et publiques, émettant la conclusion qu’il n’y avait rien à
lui reprocher. Luk VERVAET y était décrit comme un activiste, défenseur
des droits de l’homme et opposant à la politique menée en matière de
lutte contre le terrorisme.
Chronique
mensuelle des évènements récents au Maroc, au Sahara Occidental, dans
ces pays où le soleil se couche, mais pas les peuples, et sur les routes
de l’exode.
Maroc : les ingrédients d’une révolution seraient-ils
réunis ?
Un chômage exponentiel rend la vie de plus en plus
difficile (+ un million de chômeurs depuis 2016), dont la jeunesse fait
majoritairement les frais : 26% des 15/25 ans sans emploi ; 4,7% de la
population sous le seuil de pauvreté. (Source Amine Belghazi,Middle East eye)
Les manifestations à Al
Hoceima, Jerada, Zagora et dans les banlieues de Casablanca peuvent évoquer un risque de révolution dans le plus beau pays du monde. Dans
la rue, les dociles sujets du roi osent maintenant dénoncer sa responsabilité
dans l'état désastreux de l'économie que l’autoritarisme du gouvernement ne
peut plus cacher. La jeunesse en particulier montre une dureté de langage
jamais observée depuis l’accession de Mohammed VI sur le trône en 1999, elle ne
songe qu'à quitter son pays qui ne lui offre aucun avenir. Lire l'article sur solidmar.blogspot.com/.../maroc-les-ingredients-dune-revolution.htm
Le Maroc voulait faire passer l'assassinat des deux
jeunes touristes scandinaves pour un évènement grave mais isolé. Le
peuple devrait garder haute son image de pays où on se randonne sans aucun risque
de terrorisme.L'horrible crime de Louisa et Maren prouve le
contraire. Le Makhzen ne peut plus cacher que des Marocains sont impliqués dans
nombreux attentats barbares de ces dernières années. On ne se déplacerait donc pas
toujours en toute sécurité dans ce beau pays à la population si accueillante. Lire
:https://www.la-croix.com/Monde/Au-Maroc-village-Imlil-ebranle...
Deux des quatre premiers suspects de cet attentat sont originaires d'Al Azzouzi, bidonville misérable de Marrakech.Cette
banlieue du nord-ouest de Marrakech est à la fois si proche, géographiquement,
et si loin, socialement et économiquement, du cœur de la ville ocre,
destination phare du royaume. Le contraste avec les hôtels de luxe et les
belles avenues bordées de palmiers y est saisissant." www.lepoint.fr/monde/maroc-a-marrakech-precarite-et...
À travers les réseaux sociaux les Marocaine découvrent
les rouages de la corruption tentaculaire, à tous les étages du pouvoir
qui veut faire croire à l'amitié admirative de la France. " Valérie
Trierweiler, dans son livre dévoile comment le roi du Maroc corrompt
les dirigeants politiques français, qu’ils soient de gauche ou de droite, qui
entretiennent une relation plus qu’étroite avec la monarchie marocaine, sachant
pourtant qu'elle est bâtie sur la corruption et des intérêts qui
concernent moins les peuples des deux pays que leurs dirigeants.Voilà
pourquoi les responsables français ferment les yeux sur les atteintes aux
droits de l’Homme commis sous les ordres du Makhzen...ce qui est peu
honorable pour les deux pays. fr.whatsupic.com/nouvelles-politiques-monde/1410071749.html
Driss El Yazami a été démis
de ses hautes fonctions au Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH).
Il est remplacé par Amina Bouayach. Son limogeage
serait lié à son rapport cité par Human Rights Watch publié quelques jours
auparavant par le CNDH qui y signale qu'un certain nombre de détenus Rifains
avaient été battus, soumis à des insultes, victimes de diffamation et de
calomnies et autres menaces par des agents de police marocains pendant leurs
interrogatoires et la période d'enquête. Ce rapport a déplu à la Direction
générale de la Sûreté nationale.
Driss El Yazami, ancien militant de la FIDH, puis
fidèle défenseur de la monarchie, bénéficiait d'importants privilèges et d'une
rémunération substantielle, en contrepartie de l'amélioration de l'image du
Maroc sur le registre des droits de l'homme et des libertés. Source: hoceimacity.com, traduit par Rachid Oufkir
Les étudiants marocains
bénéficiaires de bourses doivent s'engager à ne participer à aucune
manifestation contre la monarchie.
Interditesles manifestations de solidarité
avec le RIF, ou autre sit in ou participation à une marche aux slogans portant atteinte aux intérêts et à
l’image du Maroc, sous peine d'avoir "des ennuis" en retournant au
pays. Source : Marokleaks
Après les assassinats de deux jeunes randonneuses qui
ne persuade plus vraiment sur l'absence de risque terroriste, le Maroc
arrivera-t-il encore à convaincre des investisseurs européens comme il a
tenté de le faire avec une délégation belge ?
Le roi et son gouvernement avaient invité la
princesse Astrid et quatre cents investisseurs belges afin de les
encourager à y investir. L'article est racontée avec beaucoup d'humour par
Salah Elayoubi qui continue "L'un (des invités), s’est pris de
l’idée de visiter la ville de Casablanca himself. Il n’a pas eu à aller bien
loin avant de tomber sur le vrai Maroc, pas celui des papiers bristols et des
lambris, mais le véritable, le seul, le vrai, celui des pissotières à ciel
ouvert, des harceleurs, des décharges sauvages à tous les coins de rues, des
mendiants, des clochards, des sdf.... tout cela à un jet de pierre de l’hôtel.
Le lendemain, notre ami a conté sa visite au Maroc profond et devinez la suite.
Le ministre a appelé le Wali qui a appelé le gouverneur qui a appelé le maire
qui a appelé...vous l’aurez compris, en un tournemain, on a organisé la
déportation sine die des clochards, des sdf et nettoyé au karcher les trottoirs en
question et autres murs souillés (...). J’oubliais, les 400 belges et poussière
étaient les invités du peuple marocain tous frais payés. (Vols gratuits,
accueil VIP, hôtel 5 étoiles, avec tagines, couscous, briouates et loufiats en
saroual, gants et babouches blancs.) Et si on s’amusait à calculer le coût de
cette gâterie et ses retombées sur notre économie ?"
L’AMDH s’explique sur son refus d’assister à la cérémonie de remise des prix de la société civile “Avant de valoriser le travail des associations, il faut d’abord leur permettre de travailler écrit Ahmed El Haij, président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH). Nous n’avons pas été candidats à ce prix et nous sommes convaincus que la priorité, aujourd’hui, est de reconnaître le droit d’exister aux ONG." L’étau n’a cessé de se resserrer autour de ces ONG militant pour les droits humains. L'AMDH a déjà réagi en saisissant la justice qui a rendu 24 verdicts en sa faveur en condamnant le refus d’octroi du récépisséet a également réagi contre le refus d'’accès à des salles, des hôtels ou autres espaces publics pour y organiser des activités : “au moins 140 refus”. Lire solidmar.blogspot.com/.../lamdh-sexplique-sur-son-refus-dassister.html
Contagion des gilets jaunes
au Maroc ?
Le fait que les gilets jaunes français revendiquent
dans leur charte la fin du pillage de l'Afrique par la Françafrique ne peut que
rendre ce mouvement sympathique aux Marocains. Des articles mentionnant
l'arrivée des gilets jaunes au Maroc apparaissent sur internet, mais il est
difficile d'en prévoir la portée.https://www.h24info.ma/actu/les-gilets-jaunes-debarquent-au-maroc/
Le soulèvement du Rif est toujours vivant
La Cour d’appel doit rendre justice aux
activistes du Hirak : les verdicts sont entachés de soupçons de torture.
« Un tribunal ne peut pas tout simplement ignorer des preuves de
torture », a déclaré Ahmed Benchemsi, directeur de la communication et
du plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord chez Human Rights Watch.
« La cour d’appel se doit d’écarter tout aveu suspect, et de
garantir que personne ne soit condamné si ce n’est pour des crimes réels. »
Lire : https://www.hrw.org/fr/news/2018/11/30/maroc-des-verdicts-entaches-par-des-soupcons-de-torture
Les arrestations de Rifains
se poursuivent, comme celle de Mohamed Makou, condamné à 2 ans et
celle du prisonnier politique belgo-marocain Wafi Kajoua
qui a été condamné à un an de prison et à une amende de 2000DH. Pour augmenter
la punition et le perturber physiquement et psychologiquement, les autorités
marocaines ont ordonné soudainement son transfert de Nador à la prison de Fez,
énième représailles pour le réduire au silence et l'empêcher de dénoncer
l'arbitraire à son encontre, notamment sa condamnation scandaleuse à l'issue
d'un simulacre de procès aux chefs d'accusation fantaisistes.
Le Maroc n'a donc aucun droit sur cette riche terre
qu'il occupe et nomme "sa provinces du sud". C'est l'Espagne
qui reste toujours sa puissance administrante, mais ne s'en soucie guère, puisque
le ministre socialiste ouvrier espagnol des Affaires étrangères, de
l'Union européenne et de la Coopération, Josep Borrell, a cité divers génocides
comme celui du Rwanda, le Cambodge, etc., mais pas un mot sur le génocide
perpétré au Sahara Occidental et pour lequel onze hauts responsables,
militaires et policiers marocains sont poursuivis devant l'Audiencia
Nacional. Josep Borrel est préoccupé par les violations des droits humains à
travers la planète mais ne cite jamais celles
commises par le Maroc sur le peuple sahraoui. (tlaxcala-int.org/article.asp?reference=24938)et
(Tlaxcala : Le ministre espagnol Borrel...)
Le dialogue rompu entre le
Maroc et le SO sera-t-il relancé ? Pour tenter de relancer le
dialogue rompu entre le Maroc et le Sahara Occidental, pour la première fois l'ONU
y invite les voisins du SO, l'Algérie et la Mauritanie. Mais le Maroc s'obstine
à rejeter l'idée du référendum d'autodétermination demandé par l'ONU et le SO.
Depuis 1991 la monarchie a déplacé une très nombreuse population de colons faux
Sahraouis dans les territoires occupés, rendant la population autochtone
minoritaire et a investi d'énormes sommes dans des projets immobiliers que les
Sahraouis ne demandent pas, et s'obstine à vouloir imposer son projet
d'autonomie, qui lui permettrait de garder la main sur sa colonie.
L’ONU et le SO
maintiennent leur engagement à poursuivre les pourparlers malgré le rejet marocain. Horst Köhler a estimé qu’il serait “bénéfique” de
créer cette confiance mutuelle entre les deux parties au conflit, concernant “le
respect des droits de l’homme dans les territoires occupés, la libération des
prisonniers politiques sahraouis, entre autres le groupe de Gdeim Izik, et
l’ouverture des territoires occupés aux journalistes, observateurs
internationaux et militants des droits de l’homme, pour témoigner de la
situation dans cette partie occupée du Sahara Occidental”. https://lakoom-info.com/front-polisario-maroc-engagement-a...
Bruxelles, 5 déc. 2018 (SPS) Le député européen,
Florent Marcellesi, s’est félicité mercredi de la décision du Tribunal de
l’Union européenne (UE) qui a jugé que l’accord sur l’aviation civile
conclu en janvier 2018, entre l’UE et le Maroc, est sans application au
territoire du Sahara occidental et à son espace aérien.
Migrants
en montagne
Les "7 de Briançon" sont tous
condamnés.
Verdict scandaleux et honteux, conforme aux
consternantes réquisitions du Parquet, au moment où les cols des Hautes Alpes se couvrent de
neige, mettant en danger de jeunes Africains mal équipés qui ne connaissent pas
les dangers de la montagne. (https://www.amnesty.fr/presse/a-briancon-lurgence-de-sauver-des-vies) L'hiver dernier, grâce à la vigilance des militants maraudeurs, des vies ont été sauvées. Mais la justice en a choisi 7 afin de les punir pour
délit de solidarité, et le 13 décembre la cour de cassation a fait preuve de
déni d'humanité en les condamnant tous les 7.
Dans les Hautes Alpes la majorité des migrants arrivant par les cols sont des mineurs isolés, que l'administration cherche à "déminoriser" car "tout est fait pour que les mineurs isolés soient déclarés majeurs". "Le gouvernement s'apprête à revoir le financement de la prise en charge des mineurs étrangers isolés, car aujourd'hui ces mineurs déboussolés par un processus administratif kafkaïen qui ne
permet ni d’évaluer correctement leur minorité ni de les protéger et de
leur trouver un abri, se retrouvent très souvent à la rue. Au total,
25.000 mineurs sont arrivés en France en 2017, et plus de 10.000
seraient livrés à eux-mêmes." Mais le problème des MEI est plus financier qu'humain, il porte surtout sur les coûts, non sur les mineurs à la rue. A Paris, entre 80 et 85% des jeunes sont déboutés de leur reconnaissance de minorité. https://www.nouvelobs.com/monde/migrants/20180312.OBS3445/tout-est-fait...
en mer
Des migrants non secourus sont morts après 11 jours de dérive en mer. Une ONG en appelle à la CPI.
L'ONG allemande Mission Lifeline "accuse Frontex et Eunavfor Med de crimes contre l'humanité et appelle la Cour pénale internationale à enquêter". 25 migrants qui tentaient de rejoindre les côtes italiennes ont été emportés par le courant et ont dérivé 11 jours sans eau ni nourriture. Seuls dix d'entre eux, dont deux femmes, ont survécu dans un état de grave déshydratation. "Des rapports de plus en plus alarmants confirment ce dont les équipes de l'Aquarius ont été témoins : les capacités de recherche et de secours sont insuffisantes et les embarcations en détresse sont ignorées", a dénoncé Médecins sans frontières (MSF). Les bateaux civils de sauvetage sont entravés dans leur mission par des attaques politiques ciblées", a rappelé SOS Méditerranée, dont le navire l'Aquarius, affrété avec MSF, est bloqué à Marseille faute de pavillon. Lire : https://mediaguinee.org/migrants-morts-apres-11-jours-mer-ong...
Il faut souhaiter bon avenir au nouveau bateau humanitaire qui navigue depuis le 20 décembre au large de la Libye, pour la première fois sous pavillon allemand. Il a quitté ce jeudi le sud de l'Espagne. Une initiative pilotée par l'ONG allemande Sea-Eye.
Mais le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, a décidé de ne laisser aucun accès aux ports italiens : "Ma réponse est claire: les ports
italiens sont fermés!" "Pour les
trafiquants d'êtres humains et pour ceux qui les aident, la fête est
terminée".
Il s’agit notamment du droit international de
la migration, qui regroupe les normes applicables énoncées, entre
autres, dans le droit international des droits de l’homme, le droit international
des réfugiés, le droit du travail, le droit international humanitaire,
le droit maritime, le droit de la mer et le droit pénal transnational...
Lors de l’adoption du
« Pacte pour une migration sûre, ordonnée et régulière », à Marrakech le 10 décembre dernier, plusieurs pays ont
refusé de signer, tandis que les droites extrêmes –européennes notamment-
criaient au laxisme et alertaient sur la déferlante migratoire que ne
manquerait pas de susciter un tel pacte. A croire qu’aucun d’entre eux n’avait
lu le texte. Pourtant dès le titre, la perspective est donnée : ordre, régulation, sécurité. On est
bien loin des recommandations du Rapport mondial sur le développement humain,
présenté par le PNUD en 2009, traitant de la question migratoire :
« Lever les barrières : mobilité et développement humain ».
S’ils avaient vraiment lu le texte, ils auraient pu appréhender la vision
frileuse, protectionniste, sécuritaire et utilitariste d’un pacte qui se
positionne résolument du côté des gouvernements et des intérêts qu’ils
défendent, plutôt que de celui des personnes et des peuples. Le préambule de la
Charte des Nations unies commence pourtant par cette formule : Nous,
peuples des Nations Unies… Les États l’auraient-ils oublié ?
C’est en tous cas sur cette base que se fonde la critique que nous faisons
de ce pacte,déjà promis avant même d’être ratifié à n’avoir qu’un impact
limité, car il est non contraignant sur le plan juridique, et il réaffirme le
droit souverain des États de déterminer leur politique migratoire nationale et
régir les migrations relevant de leur juridiction comme ils l’entendent. Autant
dire que le Pacte renonce à l’affirmation de valeurs et principes forts, qui
ont toujours été les fondements des textes internationaux portés par les
Nations Unies, et auxquels tous les États du monde entier sont astreints de se
conformer, dans le strict respect des droits humains.
§. Le pacte ne fait aucune référence à la liberté
de circulation des personnes et au droit pour toute personne de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un
Etat et de quitter tout pays, y
compris le sien, et de revenir dans son pays. (l’article 13 de la Déclaration universelle des droits humains). Il est par ailleurs muet sur
l’érection des murs, barrières, dispositifs de surveillance et de répression
qui freinent ou anéantissent l’exercice de ce droit.
Le
gouvernement s'apprête à revoir le financement de la prise en charge
des mineurs étrangers isolés. Décryptage avec Corinne Torre, responsable
France de MSF.
Propos recueillis par Sarah Diffalah,12/3/2018
Il était temps, le système est à bout de souffle.
Aujourd'hui, ces mineurs, déboussolés par un processus administratif
kafkaïen qui ne permet ni d’évaluer correctement leur minorité ni de les
protéger et de leur trouver un abri, se retrouvent très souvent à la
rue. Au total, 25.000 mineurs sont arrivés en France en 2017, et plus de
10.000 seraient livrés à eux-mêmes.
Les départements, qui doivent les prendre en charge, sont surchargés
et financièrement plombés : près de 15.000 mineurs étrangers isolés leur
ont été confiés en 2017, soit une hausse de 85% en un an. Ces chiffres
ressortent d'un rapport remis à Matignon en février, et qui prône le
maintien du délai d’évaluation à une période de 25 jours maximum, et
l’accroissement des capacités d’hébergement. Deux scénarios se détachent
pour améliorer la machinerie. Le premier prévoit une "augmentation
significative" de la participation financière que l'Etat rembourse aux
départements, mais des "compétences inchangées". Le second envisage un
"transfert des compétences à l'Etat" en matière d'hébergement et
d'évaluation des mineurs.
Corinne Torre, responsable France de MSF, dont le centre d’accueil de
Pantin (Seine-Saint-Denis) accompagne les mineurs isolés étrangers,
dénonce le manque de financements et appelle l’État à assumer ses
responsabilités. Entretien.
Les mineurs étrangers non accompagnés relèvent à ce jour
de la protection de l’enfance, compétence du département. Transférer ces
compétences en matière d’hébergement et d’évaluation à l’Etat est-il
une solution ?
Le système tel qu’il existe aujourd’hui ne fonctionne pas. Mais
demander à l’État de prendre en charge l’évaluation et la mise à l’abri
serait catastrophique. Les mineurs étrangers ne peuvent pas être traités
comme des migrants adultes. Ils doivent être d'abord considérés comme
des enfants, indépendamment de leur nationalité. Ils ne doivent donc pas
sortir du dispositif de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), malgré ses
défauts, et donc des départements.
L’État, avec sa politique migratoire répressive, n'est pas
bienveillant à l’égard des mineurs étrangers isolés, qui ont besoin
d'une prise en charge particulière. Cela demande des moyens, des
recrutements de personnels qualifiés et formés pour gérer cette
population. Ce n’est pas le cas aujourd’hui dans de nombreux
départements.
L’augmentation du nombre de ces mineurs étrangers a plongé
les départements dans de graves difficultés financières. Comment
peuvent-ils alors assurer de manière efficiente cette prise en charge ?
Ils le peuvent si l’État débloque de l’argent ! Ces fonds serviront
notamment à investir dans les ressources humaines. A Paris par exemple,
40 jeunes se présentent chaque jour dans le centre d’évaluation qui doit
juger de leur minorité. Le personnel ne peut pas absorber ce flux. Pour
gérer le problème, depuis décembre, des pré-évaluations ont été mises
en place avant l'évaluation. Elles durent une demi-heure, avec cinq ou
six questions. Mais comment peut-on décider si un gamin est mineur ou
pas en une demi-heure, alors qu’on n'y arrive déjà pas en deux heures ?
C’est scandaleux.
Le jugement se fait au faciès : parce qu’on aura estimé qu’il a de
faux papiers, qu’il est trop grand, trop bien habillé, qu’il ne fait pas
son âge, qu’il parle trop bien, il se verra opposer un "refus guichet"
et ne pourra pas avoir accès à l’entretien d’évaluation. Dans notre
centre, 70 jeunes se sont vu refuser l'entretien. Et pourtant, la
convention internationale des droits de l’enfant dit bien que si un
jeune se présente comme mineur, il doit, au bénéfice du doute, être
évalué et protégé dans l’attente de son évaluation.
Aujourd’hui, le débat gouvernemental autour des mineurs
isolés porte surtout sur les coûts, non sur les mineurs déboutés à la
rue...
L'itinéraire du mineur isolé est un parcours du combattant. Il n’y a
personne pour les accueillir. Tous passent des nuits dehors en arrivant
avant de tomber sur une association qui les oriente. Ensuite, si le
jeune arrive à obtenir un rendez-vous pour évaluer sa minorité, il n’est
pas protégé pour autant. Le personnel doit établir si ses papiers,
quand il en a, sont authentiques et juger si le récit de son parcours
migratoire est crédible pour confirmer sa minorité. Cela peut prendre
plusieurs semaines, en fonction de sa nationalité, de la capacité des
proches à fournir des documents et des preuves de sa minorité.
Pendant ce temps, l’État doit loger le mineur puisqu’il est en cours
d’évaluation. Les cinq premiers jours sont à la charge financière de l’État, puis le département prend le relais. Or les départements n'ont
plus les moyens. On comprend alors pourquoi de nombreux mineurs se
retrouvent à la rue.
A Paris, entre 80 et 85% des jeunes sont déboutés de leur
reconnaissance de minorité sur la base de cet entretien. Mais une fois
encore, comment peut-on juger aussi rapidement du parcours d’une
personne qui a subi des violences lors de son voyage pour venir jusqu’en
France et qui en a peut-être subi dans son pays d’origine ? Il y a des
gamins qui ne racontent pas la vérité car ils n’arrivent pas raconter
leur histoire ou parce qu’ils récitent un discours stéréotypé dicté par
les passeurs.
On doit pouvoir, en France, héberger ces jeunes, leur offrir une
protection spécifique pour les rassurer, les stabiliser, les mettre en
confiance jusqu’à l’évaluation. On doit pouvoir leur donner toutes les
chances d’être reconnus mineurs. Or, tout est fait pour prouver qu’ils
sont majeurs. Arrêtons de les traiter à charge.
L’assassinat de deux touristes scandinaves au #Maroc
a failli passer inaperçu, les autorités marocaines ayant voulu, dans un
premier temps, faire passer cela pour un acte isolé. Mais les auteurs
du crime ignoble ont diffusé une vidéo montrant les images horribles des
terroristes islamistes égorgeant et décapitant les deux Scandinaves qui
faisaient une randonnée dans une région montagneuse du centre-ouest du
Maroc.
Les deux touristes, une #Danoise et une #Norvégienne, s’étaient aventurées dans une zone reculée de ce pays qui s’enorgueillit d’être à l’avant-garde de la lutte contre le #terrorisme
et dont les responsables politiques et sécuritaires multiplient les
assurances à l’endroit des étrangers qui voudraient visiter le Maroc. Le sort malheureux subi par les deux victimes trahit les mensonges de Rabat et de ses relais #médiatiques#français qui décrivent un pays où la situation sécuritaire serait maîtrisée et où aucun risque d’attentat ne serait à craindre.
Le modus operandi extrêmement violent utilisé par les terroristes
marocains – l’égorgement et la décapitation filmés – vise assurément à
montrer l’appartenance des auteurs de ce crime abject à #Daech
dont l’empreinte est indélébile. La diffusion de la vidéo sert aussi à
contrer la propagande du régime de Rabat et de ses alliés occidentaux,
de sorte à faire fuir les étrangers et à priver l’économie marocaine
exsangue des ressources financières garanties par le secteur du tourisme
et à décourager les investisseurs auxquels le gouvernement marocain
multiplie les appels du pied, en vantant la stabilité et la sécurité qui
régneraient dans le pays. Mais il n’en est rien. Aux manifestations
qui secouent le nord du Maroc depuis plusieurs mois et au doute qui
habite les Marocains sur la capacité de leur roi à diriger le pays
s’ajoute ainsi une éruption de violence terroriste qui démontre que, de
toute évidence, le Maroc ne peut être épargné par le phénomène du
terrorisme transfrontalier. Les deux victimes scandinaves d’Imlil
payent le prix de l’arrogance du régime marocain et de la complicité de
ses alliés occidentaux, qui cachent la vérité à leurs ressortissants sur
le climat délétère qui règne dans cette partie du Maghreb, décrite
comme étant immunisée contre le péril #terroriste. K. M.
Le Front Polisario a souligné sa détermination à
recourir à toutes les voies offertes, y compris la justice européenne
pour défendre les droits du peuple sahraoui et sa souveraineté sur ses
richesses, appelant, à cet égard, les gouvernements de l'Union
européenne (UE) à mettre fin immédiatement à ce processus, qui implique
malheureusement les peuples européens dans le pillage flagrant des
ressources d'un peuple démuni et opprimé qui a vu ses terres occupées
par la force militaire.
Le Secrétariat national du Front Polisario a salué, dans un
communiqué sanctionnant les travaux de sa 9e session ordinaire,
présidée par le président de la République, SG du Front Polisario,
Brahim Ghali, les arrêts consécutifs de la cour de justice de l'Union
européenne (CJUE) portant annulation de tout accord de ce genre,
englobant les territoires, l'espace ou les eaux territoriales du Sahara
Occidental sans le consentement du peuple sahraoui, à travers son unique
et légitime représentant, le Front Polisario, affirmant, à ce propos,
que les positions adoptées par la France et l'Espagne à ce sujet étaient
"une violation manifeste de la loi européenne, du droit international
et du droit humanitaire international".
Pour illustrer (et justifier) le refus de demande d’asile politique de
Malika El Aroud, les médias ont ressorti les images et les commentaires
de son procès il y a dix ans. Pas d’image floutée, « la veuve noire du
Jihad » est montrée avec un grand carré noir masquant ses yeux, entrant
dans la salle d’audience du tribunal, menottée, sans foulard…
Pourtant, depuis ces images, Malika a fait huit ans de prison, jusqu’à son dernier jour de peine.
À près de soixante ans, elle est sortie de prison en décembre 2016.
Elle a tenté de reconstruire sa vie, avec toutes les difficultés
imaginables, tout près de sa famille. Deux ans après sa libération
et sans qu’elle n’ait posé aucun problème, les autorités belges ont jugé
que huit ans de prison ne suffisaient pas. Ils l'ont déchue de sa
nationalité belge pour pouvoir l’expulser au Maroc, pays où elle n’a
jamais vécu. Et ainsi, un beau matin d’octobre dernier, elle a été
arrêtée à nouveau, menottée et enfermée dans le Centre pour illégaux de
Bruges, dans l'attente de son expulsion. Pas de deuxième chance pour Malika, mais bien une deuxième peine. Pas de réconciliation, mais destruction et éradication.
On est parfois choqué par la haine ou les appels au meurtre dans les
commentaires des articles de presse. Mais l’essentiel, c’est le message
de vengeance et de guerre sans fin de l’État belge. Une simple
question à toute personne éprise de paix et de justice, mais surtout aux
spécialistes de la déradicalisation : pourquoi ne pas soumettre ceux
qui nous gouvernent à un cours de déradicalisation ?
Mes pensées vont tout d'abord aux parents, familles et amis de Louise
et Maren, étoiles du Nord, dans la fleur de l'âge, assassinées par des
crapules barbares qui ne méritent pas d’appartenir au genre humain...
Mes pensées vont au creux des emprisonnés politiques du Maroc, au
peuple du Rif qui n'en finit pas de s'endeuiller... et au peuple
marocain dans son ensemble, tyrannisé par des mafieux dont le chef
suprême est le roi prédateur...
Mes pensées vont au creux des souffrances des peuples de l'abîme, des
humains qui meurent de misère, de faim, de maladies, de guerre,
d'oppression et de tyrannie! Je souhaite à toutes celles et ceux qui fêtent Noël, un moment de communion joyeuse, d'espérance et surtout de paix!
"Migrants dans les Alpes : la solidarité condamnée" :
un reportage radio sur le procès des 7 de Briançon et la situation désastreuse
à la frontière franco-italienne (violations des droits, violences
policières, mises en danger...).
De Tata à Zagora, la pastèque a détruit les Oasis
-
L’éruption et l’extension des cultures agricoles fortement consommatrices
d’eau comme la pastèque ou l’avocat questionnent le bilan social, politique
et ...